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.Mais les modernes que cette révolution imaginaire du ciel des étoiles n'est autre chose que la.révolution des pôles de la terre, qui se fait en vingt-cinq mille neuf cents années.Il est bon de remarquer ici,en passant, que Newton, en déterminant la figure de la terre, a très heureusement expliqué la raison de cetterévolution.Tout ceci posé, il reste, pour fixer la chronologie, de voir par quelle étoile le colure de l'équinoxe coupeaujourd'hui l'écliptique au printemps, et de savoir s'il ne se trouve point quelque ancien qui nous ait dit enquel point l'écliptique était coupé de son temps par le même colure des équinoxes.Clément Alexandrin rapporte que Chiron, qui était de l'expédition des Argonautes, observa les constellationsau temps de cette fameuse expédition, et fixa l'équinoxe du printemps au milieu du Bélier, l'équinoxe del'automne au milieu de la Balance, le solstice de notre été au milieu du Cancer, et le d'hiver au milieu duCapricorne.Longtemps après l'expédition des Argonautes et un an avant la guerre du Péloponnèse, Méton observa que lepoint du solstice d'été passait par le huitième degré du Cancer.Or, chaque signe du Zodiaque est de trente degrés.Du temps de Chiron, le solstice était à la moitié du signe,c'est-à-dire au quinzième degré ; un an avant la guerre du Péloponnèse, il était au huitième : donc il avaitretardé de sept degrés.Un degré vaut soixante et douze ans : donc, du commencement de la du Péloponnèse àDIX-SEPTIÈME LETTRE.SUR L'INFINI ET SUR LA CHRONOLOGIE.33 Lettres philosophiquesl'entreprise des Argonautes, il n'y a que sept fois soixante et douze ans, qui font cinq cent quatre ans, et nonpas sept cents années, comme le disaient les Grecs.Ainsi, en comparant l'état du ciel d'aujourd'hui à l'état oùil était alors, nous voyons que l'expédition des Argonautes doit être placée environ neuf cents ans avantJésus-Christ, et non pas environ quatorze cents ans ; et, par conséquent, le monde est moins vieux d'environcinq cents ans qu'on ne pensait.Par là, toutes les époques sont rapprochées, et tout s'est fait plus tard qu'on nele dit.Je ne sais si ce système ingénieux fera une grande fortune, et si on voudra se résoudre, sur ces idées, àréformer la chronologie du monde ; peut-être les savants trouveraient-ils que c'en serait trop d'accorder à unmême homme l'honneur d'avoir perfectionné à la fois la physique, la géométrie et l'histoire : ce serait uneespèce de monarchie dont l'amour-propre s'accommode malaisément.Aussi, dans le temps que de très grandsphilosophes l'attaquaient sur l'attraction, d'autres combattaient son système chronologique.Le temps, quidevrait faire voir à qui la victoire est due, ne fera peut-être que laisser la dispute plus indécise.DIX-HUITIÈME LETTRE.SUR LA TRAGÉDIE.Les Anglais avaient déjà un théâtre, aussi bien que les Espagnols, quand les Français n'avaient que destréteaux.Shakespeare, qui passait pour le Corneille des Anglais, fleurissait à peu près dans le temps de Lopede Véga.Il créa le théâtre.Il avait un génie plein de force et de fécondité, de naturel et de sans la moindreétincelle de bon goût et sans la moindre connaissance des règles.Je vais vous dire une chose hasardée, maisvraie : c'est que le mérite de cet auteur a perdu le théâtre anglais ; il y a de si belles scènes, des morceaux sigrands et si terribles répandus dans ses farces monstrueuses qu'on tragédies, que ces pièces ont toujours étéjouées avec un grand succès.Le temps, qui seul fait la réputation des hommes, rend à la fin leurs défautsrespectables.La plupart des idées bizarres et gigantesques de cet auteur ont acquis au bout de deux cents ansle droit de passer pour sublimes ; les auteurs modernes l'ont presque tous copié ; mais ce qui réussissait chezShakespeare est sifflé chez eux, et vous croyez bien que la vénération qu'on a pour cet ancien augmente àmesure que l'on méprise les modernes.On ne fait pas réflexion qu'il ne faudrait pas l'imiter, et le mauvaissuccès de ses copistes fait seulement qu'on le croit inimitable.Vous savez que dans la tragédie du More de Venise, pièce très touchante, un mari étrangle sa femme sur lethéâtre, et quand la pauvre femme est étranglée, elle s'écrie qu'elle meurt très injustement.Vous n'ignorez pasque dans Hamlet des fossoyeurs creusent une fosse en buvant, en chantant des et en faisant sur les têtes desmorts qu'ils rencontrent des plaisanteries convenables à gens de leur métier.Mais ce qui vous surprendra,c'est qu'on a imité ces sottises sous le règne de Charles second, qui était celui de la politesse et l'âge d'or desbeaux-arts.Otway, dans sa Venise sauvée, introduit le sénateur Antonio et la courtisane Naki au milieu des horreurs de laconspiration du marquis de Bedmar.Le vieux sénateur Antonio fait auprès de sa courtisane toutes lessingeries d'un vieux débauché impuissant et hors du bon sens ; il contrefait le taureau et le chien, il mord lesjambes de sa maîtresse, qui lui donne des coups de pied et des coups de fouet [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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